Personnels soignants et aidants à domicile
La prise en charge palliative & accompagnateurs fin de vie
Les progrès dans le champ de la santé génèrent une augmentation de l’espérance de vie. De ce fait de nombreuses personnes voient la durée de leur existence allongée, dont certaines présentent des maladies chroniques complexes, des pathologies dites « de longue durée » ou bien encore présentent des handicaps de plus en plus sévères. Hors, selon la définition de la loi, toute personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale, doit pouvoir bénéficier de soins spécifiques, relevant « de soins palliatifs ».
Cette prise en charge consiste en des soins actifs, délivrés dans une approche globale et interdisciplinaire, dont l’objectif est de soulager les douleurs physiques et autres symptômes s’y rattachant. Cet accompagnement prend aussi en compte les souffrances psychiques, les difficultés sociales et la détresse spirituelle.
Les soins palliatifs ont donc pour mission de mettre en œuvre une vaste prise en charge dont les soins prodigués, le sont de manière à privilégier la meilleure qualité de vie possible.
Ces soins s’adressent au patient, sa famille et à ses proches, à domicile et en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font également partie de la démarche palliative.
Traitement palliatif
Les soignants en première ligne
La « loi Léonetti », depuis 2005 apporte des réponses et des repères quant à la conduite à tenir face à la personne mourante ou en traitement palliatif. Le cadre est posé, les conduites à tenir sont claires, tout en insistant sur le fait que chaque situation présente des particularités.
Mais qu’en est-il de la connaissance de cette loi et des conditions de son application ? Est-elle communément considérée et vécue comme un soutien par les acteurs de soins ? Au delà des principes exposés dans la loi, que se passe-t-il sur le terrain, dans la réalité quotidienne des institutions et à domicile ?
Quelles réponses sont apportées aux difficultés qui jalonnent le vécu des soignants ?
Palliatif
Une displine médicale à part entière
En participant à cette formation les soignants prennent conscience du fait que les soins palliatifs constituent désormais une discipline médicale à part entière dont les notions couvrent le champ médical et para médical ainsi que d’autres disciplines dont la psychologie, la philosophie et l’éthique.
Cette approche fondamentale de l’humain rappelle aux professionnels de la santé que leur fonction est d’accompagner l'autre dans une rencontre, singulière. L’accent est mis sur la nécessité d’une collaboration interdisciplinaire qui seule rend possible la communication entre les différents intervenants auprès du malade et la prise en charge de ce dernier. (référence du Manuel de soins palliatifs, ouvrage coordonné par D.Jacquemin).
Cette formation insiste sur les aspects pragmatiques des soins au quotidien, accompagnés de leurs lots de difficultés et de questionnement. Cette approche permet une libre circulation de parole. Les avis partagés, dans leur diversité, leurs points communs et leurs différences, portent le groupe vers un cheminement basé sur la réflexion.
Condition et réalisation de la formation
Cette formation ne demande pas de conditions spécifiques si ce n’est un espace suffisant pour réaliser des jeux de rôle à 2 ou à 3.
De nombreux documents de références sont remis aux soignants lors de la formation.
Des exercices et des temps de réflexion
De nombreux exercices et de temps de réflexion afin d’aborder les points suivants :
- Définition du code éthique.
- Bref historique afin de poser le cadre relatif au « toucher détente ».
- La place du retour de ce soin lors des transmissions en équipe et sa traçabilité dans le dossier du patient, en lien avec le (la) kiné et le (la) psychologue.
- Eveiller la sensibilité du toucher.
- Développer sa propre écoute corporelle afin de se positionner de façon équilibrée, détendue et souple.
- Ressentir et respecter la « juste distance ».
- Découvrir et décoder le langage corporel, ses signes et ses gestes.
- Différencier la qualité du « toucher » suivant s’il s’agit d’un accompagnement à visée de relaxation, prise en charge de la douleur, soins palliatifs ou phase terminale.
- Différencier les touchers dans la relation soignant-soigné :
- Toucher relationnel
- Toucher relaxant
- Toucher contenant
- Toucher dynamisant
- Toucher apaisant
- Mise en pratique des techniques spécifiques aux différentes parties du corps.
- Adapter les huiles végétales et essentielles suivant l’état, le désir et les besoins du patient.
- Choisir le silence ou bien l’accompagnement musical.
- Savoir accueillir le silence ou la parole du patient.
- Pouvoir, au besoin, détendre un(e) collègue de travail grâce au « massage minute ».
En conclusion : réflexions autours de la place prépondérante du « toucher-détente » dans une démarche de prise en charge globale.
Programme de formation
„ Toucher-Détente. “
formation sur 2 journées
l'Hôpital, un lieu où la charge émotionnelle est amplifiée
Les patients et leurs proches sont confrontés à la douleur physique, la souffrance psychique, l’anxiété, l’angoisse, la perte de repère, l’absence d’intimité …
Les soignants sont contraints à la répétition des taches, la difficulté des actes, le manque de temps, les réunions qui se surajoutent au reste …
L’hôpital est un lieu de soins et d’espoir où les vies se côtoient, se rencontrent, se confient l’une à l’autre. Le plus souvent, elles se donnent assistance, mais parfois, elles s’affrontent, elles se jaugent, se jugent dans la mesure comme la démesure. Dr Michel MORICEAU (membre du comité de la SFAP).
Une relation « soignant-soigné », complexe
De ce fait, la relation « soignant-soigné » doit être étudiée, comprise et transformée si nécessaire. Lorsque nous parlons de violence et d’agressivité il s’agit de reconnaître sur quel type de relation s’établit la communication ? Quels sont les enjeux ? Les attentes ? Quels sont les processus psychologiques de transfert et contre transfert qui entrent en action ? Y-a-t’il des mécanismes de défense qui alimentent la relation … ? Enfin en situation de crise ou de violence : Quelle attitude adopter pour éviter le conflit ouvert ?
Dans les métiers relatifs aux soins et à l’accompagnement, la relation d’aide est le fondement de la communication qui s’établit avec la personne prise en charge. De même, une bonne communication vient nourrir la relation d’aide.
Dans cette démarche, le soignant apprend à observer ses propres comportements de façon à comprendre :
Comment une qualité de présence
peut induire un certain type de relation et de communication ?
Ecoute, observation, compréhension et non jugement sont les quatre piliers d’une communication non violente.
La communication verbale se travaille en mettant l’accent sur la place de l’écoute dans le dialogue, la communication non verbale s’appuie sur l’attention et l’expression par le biais du regard, du mouvement et du toucher. Tout ceci animé par la bienveillance.
Objectifs de la formation
Au cours de ces 2 jours,
- Les participants prennent conscience de l’importance du rôle pilier que revêt leur métier. La reconnaissance de leur responsabilité leur permet de prendre du recul par rapport aux multiples difficultés relationnelles qu’ils peuvent rencontrer.
- Cette formation a pour but de développer un « savoir être » et un « savoir faire » en approfondissant une qualité d’écoute et de présence sensible.
- Les règles essentielles de communication sont présentées sous forme de repères et mettent l’accent sur les modalités de communication selon les divers types de situation et selon les caractéristiques des différents services.
- La compréhension des processus de l’agressivité permet de mieux appréhender et désamorcer la dynamique violente lorsqu’elle apparaît.
Nous abordons les principes de « l’empathie, de la congruence et de l’attention positive inconditionnelle ».
- En développant l’écoute authentique de soi et de l’autre les stagiaires sauront désamorcer les jeux de pouvoir et les mécanismes agressifs néfastes à la relation.
- En comprenant les enjeux émotionnels de la relation les participants apprennent à utiliser le temps et l’espace de façon à prendre le recul nécessaire face aux comportements réactifs des patients et de leur proches.
- Les soignants apprennent à reconnaitre leurs propres émotions sans s’identifier au jeu émotionnel. Ils reconnaissent aussi qu’une dynamique agressive est généralement due au principe de projection d’une souffrance non reconnue et ne s’appuie donc pas sur une réalité fondée.
- Les exercices de respiration en conscience favorisent le centrage, l’ancrage et la libération des mécanismes émotionnels parasites. Ils permettent de demeurer présent dans la bienveillance de l’autre unie à l’estime de soi.
- Enfin il est important de revenir sur la nécessité de se relier aux personnes ressources telles que les collègues, les responsables hiérarchiques, la famille et/ou autre.
Méthode pédagogique de la Formation
Tout contenu émotionnel est d’abord expérimenté puis analysé de façon à favoriser la confiance dans le savoir être naturel de chacun. Il ne s’agit pas pour les participants de faire « comme » mais d’expérimenter, de ressentir une « communication juste » en fonction de ce qui ils sont et de ce qu’ils savent déjà. Une large place est donnée à l’écoute des difficultés rencontrées par les participants de façon à répondre au plus près de leurs attentes. Cette approche se développe grâce à des exercices ludiques qui permettent d’apprendre sans s’ennuyer.
- La présentation du groupe s’élabore sur la base d’exercices ludiques de communication. Cela permet à la fois de lever les mécanismes d’inhibition et de se retrouver immédiatement au cœur de la relation.
- Il y a une constante alternance entre les exercices pratiques, le temps d’analyse et l’espace d’expression de chacun. Les temps de partage autours d’étude de cas permettent de s’approcher au plus prés des problématiques et des besoins de chacun.
- Un diaporama en image rappelle les principes de la communication non violente
- Les jeux de rôles favorisent une compréhension directe en utilisant le ressenti plutôt que le support mental. L’approche expérientielle permet aux participants de comprendre et d’intégrer l’union du « Savoir faire » et du « Savoir être ».
- Des temps d’exercices respiratoires ponctuent le début et la fin de journée ainsi que les reprises après les temps de pause. Cette régularité induit une appropriation naturelle de cet outil à la fois simple et puissant pour désamorcer l’implication émotionnelle.
- Au cours d’exercices pratiques et ludiques, les participants développent l’écoute de soi et de l’autre ainsi que le respect de la « juste distance » inhérent à une intimité dite « de proximité ». l’accent est mis sur l’importance de la parole, du silence, du regard, et du toucher.
Contenu de la formation
Cette formation aborde les points suivants :
- Communication non violente, de quoi parlons nous : terminologie, définitions et mode d’application.
- Développer une qualité de présence sur la base d’une écoute active en fonction des différents services.
- Adopter un certain type de comportement suivant les situations.
- Accueillir l’autre dans une conscience relative au jugement qui peux s’élever sans y adhérer.
- Rappel des bases conceptuelles : La communication au centre de la philosophie du soin.
- Les grands principes de la communication.
- Communication et : agressivité, violence verbale, violence physique, anxiété, angoisse, peur modérée et peur panique.
- Communication avec l’entourage du patient.
- Respect du cadre éthique et des limites de la Relation d’Aide.
- Savoir dire et ne pas dire.
- Reconnaître et respecter ce qui est exprimé verbalement et non verbalement.
- Clarifier la racine de l’agressivité : il s’agit de reconnaître ce qui se trame derrière la réactivité : la plainte, la demande, le refus, la colère au coeur de l’agressivité.
Utiliser différents types de communication selon les situations :
- La communication assurant un climat de confiance.
- La communication en réponse à la violence.
- La communication en état de peur.
- La communication comme source de connaissance de l’autre.
- La communication accompagnant le geste technique.
- La communication comme moyen d’éducation.
Evaluations
En début de formation et en fin de journée une évaluation verbale permet de recueillir les attentes spécifiques des participants.
Une évaluation globale, verbale et écrite finalise ces 2 jours.